dimanche 24 décembre 2006

Brunt le liquidateur


Fer de lance et figure emblématique de la toute puissante Agence Ferengie du Commerce, Brunt le liquidateur est un personnage récurrent de Deep Space Nine. Consciencieux dans son travail et fervent adorateur des Devises de l'Acquisition, Brunt poursuit de ses assiduités sa victime préférée, Quark, jusqu'à se cacher et l'espionner dans les placards de Moogie. En espérant mettre à jour la liaison du Grand Nagus Zek avec la mère de Quark, qui contrevient aux lois fondamentales ferengies interdisant aux femelles de porter des vêtements et de se livrer au commerce, Brunt entend compromettre le grand manitou des Ferengis. C'est que Brunt a de hautes visées et une grande ambition : devenir Grand Nagus à la place du Grand Nagus. Sa première tentative ayant échoué, Brunt essaiera lors d'une seconde de révéler les carences et confusions passagères de Zek dans sa manière de gérer les affaires financières (la maladie d'Alzenheimer n'ayant pas de frontières, même interstellaires).
Bien avant ses tentatives malheureuses, Brunt s'était fait les dents sur DS9 avec Rom, le premier Ferengi à avoir jamais créé un syndicat, en usant de la force strictement nécessaire (en langage ferengi, entendre enfoncer les orbites) pour intimider Quark, le patron et frangin de Rom.
Déchu de ses pouvoirs et mis aux rencards, Brunt tournera mercenaire dans The magnificent Ferengis pour libérer la Moogie du futur Grand Nagus avant de cirer les pompes (en langage ferengi, entendre cirer les doigts de pieds) du mauvais Ferengi.

Rom le Ferengi


Rom, le Ferengi qui voulut être un héros.

Frère de Quark, père de Nog, fils de sa Moogie, Rom n'avait pas la bosse du commerce, base de la civilisation ferengie. Être ou ne pas être Ferengi, c'est la question. Être Ferengi, c'est appliquer les Devises de l'Acquisition (la constitution ferengie autrement dit) et il n'y pas de place pour les loosers. Rom bosse pour son frangin Quark dans le bar le plus fameux de la station Deep Space Nine, mais Rom se sent exploité alors que ses talents d'ingénieur lui semblent sous-exploités. Après quelques hésitations, Rom prendra son courage à deux lobes et va bouleverser la société ferengie en créant un ... syndicat. Bien-sûr, les syndicats sont formellement interdits chez les Ferengis. L'organisation du commerce ferengie, la redoutable AFC, est là pour y veiller, elle envoie Brunt le liquidateur pour y remédier. Pour éviter que Rom soit liquidé, Quark va devoir ruser. Car Rom n'est pas du genre à céder. Rom commence à percevoir qu'il peut devenir un héros. Les Ferengis ne sont pas du genre à être des héros. A vrai dire, hormis Moogie, aucun Ferengi n'a jamais été un héros. Par la petite porte, Rom entrera en guerre contre les fondateurs du Dominion et ses sbires ; par la grande, il en sortira, en faisant de la résistance aux côtés de Nerys contre les malfaisants Cardassiens et Jem'Hadar, les nouveaux locataires de DS9. Et si le Capitaine Sisko parviendra à retrouver ses prophètes, se la jouer Moïse et récuperer sa station, il le devra au petit Ferengi. Arrêté pour sabotage et condamné à mort, Rom faillit ne pas voir la fin de l'histoire, mais Quark tient à son frangin au point de devenir lui-aussi un héros.
Au terme de ses aventures, Rom, le Ferengi qui voulut être un héros, deviendra également Grand Nagus.

samedi 18 novembre 2006

Lumière intérieure


Aucune chance que Lumière intérieure soit considéré un jour comme une référence majeure de la science-fiction, d'une portée aussi importante que celle de 2001 et d'une ampleur émotionnelle infiniment plus grande. Aucune chance vraiment. Et c'est évidemment une grande injustice. Car l'histoire relatée dans cet épisode de The Next Generation est l'une des plus belles de la saga Star Trek, donc de la saga télévisuelle, et l'une des plus belles nées de l'esprit humain.
Plongé dans le coma par le rayon d'une sonde spatiale, Picard se retrouve dans la peau de Kamin, habitant de la planète Kataan. Cette terre lointaine, non repertoriée par la Fédération, est sur le point de mourir. Ses habitants aussi. Aucun moyen de la quitter avant l'inéluctable. Mais la seconde vie de Picard sera aussi riche que la première. Celle qu'il aurait sans doute eu s'il n'avait pas choisi de mener une existence d'explorations et d'aventures au sein de Starfleet. Une vie de patriarche militant aux côtés d'une épouse, d'une ribambelle d'enfants et de petits-enfants. Une vie qui arrivera à son terme au moment même où il sera amené à contempler la fusée qui enverra la sonde dans l'espace. Réintégrant son identité de capitaine de Starfleet, Picard perpetuera ainsi un souvenir des plus précieux : celui d'un peuple disparu, n'ayant laissé aucune trace dans l'univers. Si ce n'est Picard. Picard qui sera aussi et à jamais Kamin de Kataan.

jeudi 16 novembre 2006

Les petits hommes verts


Dans cet épisode récréatif de DS9 (pour les intimes), le mystère de Roswell est enfin résolu. On y apprend comment trois Ferengis (et pas des moindres puisqu'il s'agit de nos valeureux Rom, Quark et Nog) échouèrent sur Terre en 1947, le cousin Gaila leur ayant fourni un vaisseau defectueux (dans le langage ferengi, entendre saboté). Rom (fier de son fiston) et Quark (toujours désireux de le dissuader, profitant aussi du voyage pour faire de la contrebande) étaient censés accompagner Nog à Starfleet Academy après que ce dernier ait cédé ses biens aux enchères (vieille coutume ferengie pour symboliser le passage à l'âge adulte).
Pris pour des martiens belliqueux par des militaires paranos, menacés d'être maltraités (on sait combien les Ferengis sont des êtres douillets et peureux) et effectivement quelque peu maltraités (les piqûres de pentotal ne font guère effet à Quark, sauf l'intense douleur de la seringue dans son bras), les personnalités de nos trois Ferengis vont une nouvelle fois apparaître au grand jour. Quark, le plus "Ferengi" des trois, va chercher à faire commerce et empocher l'immense marché terrien, avant que la Terre ne devienne puissance spatiale et le fer de lance de la puissante et très estimable Fédération. Quark est un visionnaire. Paniqué à l'idée d'être torturé, Rom s'en tient à la vérité. Cette vérité-là, aucun militaire n'est prêt à l'écouter. Nog, le plus futé, en avoue une autre, celle que veulent entendre ceux qui l'interrogent : il révèle un vaste projet d'invasion ferengie, les premières troupes devant débarquer sous peu à ... Cleveland.
Après avoir faussé compagnie à leurs geoliers (avant la fameuse autopsie donc), Rom gagnera ses galons de génie de la débrouille quantique, ses dispositions en ingénierie permettant à nos trois héros de retrouver ce bon vieux 24ème siècle.

dimanche 5 novembre 2006

Data l'Androïde


Data, l'Androïde qui voulut être humain

Fils prodigue du Dr Noonien Soong, et créé à son image, frère jumeau du diabolique Lore, père de Lal, gardien du chat Spot, lieutenant commander de Starfleet officiant à bord du plus prestigieux de ses vaisseaux, l'Enterprise, l'androïde Data, bien qu'incapable d'émotions, provoque, dans sa volonté d'en éprouver, les plus grandes émotions de TNG. En créant à son tour la vie (The Next Generation propose un grand débat sur la définition de la Vie et sur les droits des êtres vivants quelqu'ils soient) à travers le personnage émouvant de Lal, androïde capable, elle, de ressentir des émotions (les parents veulent toujours plus pour leurs enfants), Data ne se doute pas que sa quête de paternité (son attachement pour Spot en est une variante) est un grand pas dans sa quête d'humanité, l'un des intérêts majeurs de la série.
Pour certains, mais à tort, Data faisait écho à Spock, en faisait office, la logique de l'androïde remplaçant celle du vulcain. Outre sa constante volonté de rejeter sa partie humaine, le rôle du vulcain était de recadrer son Capitaine qui ne réfléchissait pas toujours à ses actes, ne mesurait pas toujours les risques encourus par ses décisions. Data, lui, ne joue pas cette fonction, Jean Luc Picard étant le plus responsable des capitaines de Starfleet (ce qui ne l'empeche pas d'être le plus humain). Bien souvent, Data est celui qui prend les risques et en fait prendre à l'équipage. De surcroît, sa quête d'humanité provoquant d'inévitables maladresses, Data, contrairement au vulcain, provoque parfois des situations comiques, l'un des nombreux attraits de TNG. Finalement, seul l'esprit de sacrifice de l'androïde tendra à le rapprocher de Spock, et comme pour ce dernier, c'est justement cet esprit-là qui le rendra si humain. Qui lui permettra de voir aboutir sa quête.

jeudi 26 octobre 2006

Seven of Nine


Moi la Borg.

Nous sommes les Borgs. Vous allez être assimilés. Toute résistance est futile.

C'est l'histoire d'une petite fille à la croisée des chemins. Une petite fille confrontée à des monstres faits de chair et de métal. Des parents irresponsables l'avaient amené sur leur territoire, pour les étudier. Cette petite fille s'appelait Annika Hansen. Ces monstres se faisaient appeler les Borgs. Nul ne sait comment, ni pourquoi le premier Borg fut créé. A t-il échappé à son créateur ? Nul ne connait le créateur des Borgs. A 6 ans, Annika fit leur rencontre. A 8, la petite fille devint Borg à son tour. Elle oublia son nom, le Collectif lui attribua une nouvelle dénomination : Seven of Nine de l'Unimatrice 01. La petite fille grandit dans un nouveau corps, au sein d'une famille omniprésente et omnipotente. A 26 ans, la Borg Seven of Nine croisa le chemin du Capitaine Kathryn Janeway, commandant de l'USS Voyager, vaisseau de la Fédération devant traverser le territoire des Borgs pour pouvoir regagner la Terre.
Récupérée par Janeway (qui eut pour elle un attachement tout maternel), Seven of Nine fera partie du voyage. Avant cette rencontre, Seven of Nine eut l'occasion de reprendre sa liberté lorsqu'elle échoua, en compagnie d'autres de ses congénères, sur une planète déserte. N'ayant jamais été adulte avant son assimilation, la Borg déconnectée du Collectif, redevint une petite fille. Une nouvelle fois, la petite fille était à la croisée des chemins. Apeurée à l'idée de se retrouver seule, sans des voix familières et rassurantes pour la guider, la téléguider, elle préféra retrouver les siens.
Au terme de l'odyssée du Voyager, après avoir longtemps revendiqué son identité puis son héritage Borg, après avoir servi de grande soeur à une autre orpheline, Naomi Wildman, puis de mère adoptive à des enfants Borgs esseulés et également récupérés par Janeway, après avoir guidé le drone One et accompagné dans sa destinée tragique, Seven of Nine redevint Annika Hansen.

jeudi 12 octobre 2006

Paternité


De tous les épisodes de The Next Generation, et de la saga Star Trek, Paternité est l'un des plus précieux.
Précieux, parce que Data, l'androïde qui voulut être aussi humain, et figure emblématique de la série, devient père en créant Lal (et en lui laissant le soin de décider de son apparence).
Précieux, parce que Lal va ressentir ce que Data a toujours voulu ressentir : des émotions. La révolte d'abord, lorsque Lal va affirmer son esprit de contradiction devant l'amiral désireux de la séparer de son père. La peur panique ensuite, lorsque l'amiral en question lui annoncera sa décision. L'amour en dernier lieu, lorsqu'elle sera sur le point de s'éteindre, l'apparition de ses émotions étant à l'origine de ses dysfonctions.
Précieux, parce que cette mort est l'une des plus belles de l'univers télévisuel et parce que la conclusion de l'épisode est ô combien émouvante. Data aurait voulu répondre à la déclaration d'amour de sa fille et désobéir à l'ordre de l'amiral lui enjoignant de céder Lal à Starfleet.
Précieux, parce que Picard va se substituer à Data dans un refus d'obéissance qui fera de lui le plus grand des capitaines de l'univers Star Trek.
Précieux, parce que Data s'avère plus humain qu'il ne le croit, dans son désir d'être père, de continuer à l'être malgré la volonté de Starfleet de s'accaparer sa création, dans sa volonté de perpetuer l'existence de sa fille en incluant sa mémoire à la sienne.
Précieux, parce que Data se souviendra toujours de Lal, sa fille.

samedi 23 septembre 2006

Instinct de survie


Sur une planète déserte où elle a échoué avec trois autres Borgs également déconnectés du Collectif, Seven of Nine fait les cents pas. Elle est redevenue la petite fille qui fut à l'âge de 8 ans incorporée au collectif Borg. Effrayée par la nouvelle vie qui s'offre à elle, elle doit faire un choix. Les autres ont déjà choisi ; assimilés à l'âge adulte, ils savent ce qu'ils ont perdu et veulent retrouver leur vie d'antan. Plus tard, les quatre anciens drones se retrouveront sur le Voyager.
Confrontée au sentiment de culpabilité d'avoir été la cause de leur réassimilation, Seven of Nine va cette fois supporter le choix de ses anciens compagnons : mourir libre plutôt que de réintégrer le Collectif, seul capable de les maintenir en vie.
Parce que l'on assiste, dans un décor fantasmagorique, au réveil de l'individualité des drones séparés de la Ruche, au réveil des souvenirs de leur vie d'avant, parce que l'on y révèle ceux, enfouis, de Seven of Nine au moment où elle va à l'encontre du désir des autres drones de ne pas recontacter le Collectif pour retourner à leur vraie vie, Survival instinct est un épisode infiniment poétique et poignant. A l'image de cet adieu sur un pont du Voyager. L'un des moments les plus intenses de la saga Star Trek.

vendredi 22 septembre 2006

Le Collectif


Dans Unity (titre original plus judicieux), Chakotay, le commandant en second de l'USS Voyager, rencontre une communauté d'anciens Borgs désireuse de refonder un collectif afin de mettre un terme à la haine qui a refait surface entre les différentes races anciennement assimilées. Le thème de l'épisode est audacieux, l'enjeu moral d'importance : Chakotay décide d'aider un petit groupe à réassimiler tous les autres (mais devenus violents) pour rétablir le lien qui va annihiler leurs différences, donc leurs conflits. L'objectif est honorable (la communauté en question se veut pacifique et le lien qu'elle veut rétablir n'a aucun rapport avec les objectifs guerriers et destructeurs de la Ruche) mais le moyen (supprimer le libre-arbitre) est douteux. C'est tout l'intérêt d'Unity et de la série Voyager. On est loin de l'espace de la Fédération, la directive première est souvent égratignée, et le spectacle, d'autant plus passionnant, gagne en émotions. Dans cet épisode, le spectacteur, par le truchement de Chakotay provisoirement connecté aux membres de la petite communauté (dont les leaders sont une terrienne et un cardassien particulièrement émouvants), va pénétrer ce fameux lien, pour la première fois. L'expérience sera intense, autant pour le spectateur que pour Chakotay. L'unité menant à l'épanouissement et au bonheur. Le même lien et la même unité (donc le même paradis) que connaissent les Fondateurs du Dominion.