samedi 18 novembre 2006

Lumière intérieure


Aucune chance que Lumière intérieure soit considéré un jour comme une référence majeure de la science-fiction, d'une portée aussi importante que celle de 2001 et d'une ampleur émotionnelle infiniment plus grande. Aucune chance vraiment. Et c'est évidemment une grande injustice. Car l'histoire relatée dans cet épisode de The Next Generation est l'une des plus belles de la saga Star Trek, donc de la saga télévisuelle, et l'une des plus belles nées de l'esprit humain.
Plongé dans le coma par le rayon d'une sonde spatiale, Picard se retrouve dans la peau de Kamin, habitant de la planète Kataan. Cette terre lointaine, non repertoriée par la Fédération, est sur le point de mourir. Ses habitants aussi. Aucun moyen de la quitter avant l'inéluctable. Mais la seconde vie de Picard sera aussi riche que la première. Celle qu'il aurait sans doute eu s'il n'avait pas choisi de mener une existence d'explorations et d'aventures au sein de Starfleet. Une vie de patriarche militant aux côtés d'une épouse, d'une ribambelle d'enfants et de petits-enfants. Une vie qui arrivera à son terme au moment même où il sera amené à contempler la fusée qui enverra la sonde dans l'espace. Réintégrant son identité de capitaine de Starfleet, Picard perpetuera ainsi un souvenir des plus précieux : celui d'un peuple disparu, n'ayant laissé aucune trace dans l'univers. Si ce n'est Picard. Picard qui sera aussi et à jamais Kamin de Kataan.

jeudi 16 novembre 2006

Les petits hommes verts


Dans cet épisode récréatif de DS9 (pour les intimes), le mystère de Roswell est enfin résolu. On y apprend comment trois Ferengis (et pas des moindres puisqu'il s'agit de nos valeureux Rom, Quark et Nog) échouèrent sur Terre en 1947, le cousin Gaila leur ayant fourni un vaisseau defectueux (dans le langage ferengi, entendre saboté). Rom (fier de son fiston) et Quark (toujours désireux de le dissuader, profitant aussi du voyage pour faire de la contrebande) étaient censés accompagner Nog à Starfleet Academy après que ce dernier ait cédé ses biens aux enchères (vieille coutume ferengie pour symboliser le passage à l'âge adulte).
Pris pour des martiens belliqueux par des militaires paranos, menacés d'être maltraités (on sait combien les Ferengis sont des êtres douillets et peureux) et effectivement quelque peu maltraités (les piqûres de pentotal ne font guère effet à Quark, sauf l'intense douleur de la seringue dans son bras), les personnalités de nos trois Ferengis vont une nouvelle fois apparaître au grand jour. Quark, le plus "Ferengi" des trois, va chercher à faire commerce et empocher l'immense marché terrien, avant que la Terre ne devienne puissance spatiale et le fer de lance de la puissante et très estimable Fédération. Quark est un visionnaire. Paniqué à l'idée d'être torturé, Rom s'en tient à la vérité. Cette vérité-là, aucun militaire n'est prêt à l'écouter. Nog, le plus futé, en avoue une autre, celle que veulent entendre ceux qui l'interrogent : il révèle un vaste projet d'invasion ferengie, les premières troupes devant débarquer sous peu à ... Cleveland.
Après avoir faussé compagnie à leurs geoliers (avant la fameuse autopsie donc), Rom gagnera ses galons de génie de la débrouille quantique, ses dispositions en ingénierie permettant à nos trois héros de retrouver ce bon vieux 24ème siècle.

dimanche 5 novembre 2006

Data l'Androïde


Data, l'Androïde qui voulut être humain

Fils prodigue du Dr Noonien Soong, et créé à son image, frère jumeau du diabolique Lore, père de Lal, gardien du chat Spot, lieutenant commander de Starfleet officiant à bord du plus prestigieux de ses vaisseaux, l'Enterprise, l'androïde Data, bien qu'incapable d'émotions, provoque, dans sa volonté d'en éprouver, les plus grandes émotions de TNG. En créant à son tour la vie (The Next Generation propose un grand débat sur la définition de la Vie et sur les droits des êtres vivants quelqu'ils soient) à travers le personnage émouvant de Lal, androïde capable, elle, de ressentir des émotions (les parents veulent toujours plus pour leurs enfants), Data ne se doute pas que sa quête de paternité (son attachement pour Spot en est une variante) est un grand pas dans sa quête d'humanité, l'un des intérêts majeurs de la série.
Pour certains, mais à tort, Data faisait écho à Spock, en faisait office, la logique de l'androïde remplaçant celle du vulcain. Outre sa constante volonté de rejeter sa partie humaine, le rôle du vulcain était de recadrer son Capitaine qui ne réfléchissait pas toujours à ses actes, ne mesurait pas toujours les risques encourus par ses décisions. Data, lui, ne joue pas cette fonction, Jean Luc Picard étant le plus responsable des capitaines de Starfleet (ce qui ne l'empeche pas d'être le plus humain). Bien souvent, Data est celui qui prend les risques et en fait prendre à l'équipage. De surcroît, sa quête d'humanité provoquant d'inévitables maladresses, Data, contrairement au vulcain, provoque parfois des situations comiques, l'un des nombreux attraits de TNG. Finalement, seul l'esprit de sacrifice de l'androïde tendra à le rapprocher de Spock, et comme pour ce dernier, c'est justement cet esprit-là qui le rendra si humain. Qui lui permettra de voir aboutir sa quête.